La deuxième plus importante épidémie de maladie à virus Ebola est en cours depuis août 2018. Environ 3'000 cas et 2'000 décès ont été déclarés. L’Organisation Mondial de la Santé (OMS) a déclaré le 17 juillet 2019 que cette épidémie représente une urgence de santé publique de portée internationale.
Situation actuelle et contexte
Une épidémie de maladie à virus Ebola (MVE) a débuté en août 2018 en République Démocratique du Congo (RDC) dans les deux provinces du Nord Kivu et de l’Ituri, au nord-est de la RDC, proche des frontières avec le Sud-Soudan, l’Ouganda et le Rwanda. La province de Sud Kivu est également touchée depuis le mois d'août 2019. Environ 3'000 cas confirmés et 2'000 décès ont été déclarés par l’OMS. Bien qu’il s’agisse de la dixième épidémie de MVE dans le pays, c’est la première fois que ces deux provinces sont touchées. Cette région est marquée par des conflits armées et une crise humanitaire permanente. Le système de santé est peu développé, les structures de soins sont mal équipées et l’accès y est difficile. Deux facteurs principaux compliquent les tâches des équipes de lutte, l’insécurité permanente liée aux nombreux groupes armés très présent dans la région et une résistance très élevée de la part des communautés locales. Une partie de la population ne croit pas que le virus existe, n’a aucune confiance quant aux actions et aux messages du gouvernement et n’accepte pas de se rendre dans des centres de traitements aux mains d’étrangers.
Urgence de santé publique de portée internationale
Malgré les efforts du gouvernement de RDC, en collaboration avec l’OMS, les agences des Nations-Unies, plusieurs organisations non-gouvernementale (ONG) et d’autres partenaire, l’épidémie ne faiblit pas. Le nombre de nouveaux cas a fortement augmenté à partir du mois de mars 2019 et des cas isolés ont été détectés récemment d’abord en Ouganda puis dans la ville de Goma en RDC, situé proche de la frontière rwandaise. Cette ville, qui compte plus d’un million d’habitant, est le carrefour commercial de la région et elle dispose d’un aéroport international, qui sert également de base opérationnelle dans la lutte contre cette épidémie. Bien qu’un vaccin sûr et efficace soit utilisé, les problèmes permanents, liés à la sécurité et à la résistance de la population locale, n’ont pas permis de venir à bout de cette épidémie. Sur la base d’une possible augmentation du risque de propagation et le besoin d’une action intensifiée et coordonnée pour gérer ces risques, l’OMS a déclaré le 17 juillet 2019, que cette flambée représente une « urgence de santé publique de portée internationale ». Selon l’OMS, le risque de propagation de l’épidémie de MVE est élevé aux niveaux national et régional. Le risque à l’échelle mondiale demeure très faible quant à lui.
Recommandations
L’OMS a publié une série de recommandations à destination du pays touché, des pays voisins et des autres pays. Les recommandations pour les pays atteints par l’épidémie ou jugés à risque visent principalement à renforcer le travail en cours, à améliorer la coordination entre les acteurs impliqués et à augmenter la sensibilisation, l’engagement et la participation de la communauté. L’OMS espère ainsi réduire les risques liés à l’insécurité et créer un environnement plus favorable pour lutter plus efficacement contre la propagation du virus Ebola. Sur le plan international l’OMS insiste sur le fait que les états ne devraient pas fermer leurs frontières, ni restreindre les voyages ou le commerce. Les autorités suisses n’ont émis ni recommandations, ni restrictions de voyage, ni de commerce.
Estimation du risque et mesures en Suisse
Le risque d’une importation, de même que le risque d’une propagation en Suisse et en Europe est également jugé comme très faible. Le système de santé en Suisse est suffisamment robuste et préparé pour qu’un cas d’Ebola puisse être pris en charge et traité sans danger pour la population, comme les Hôpitaux universitaires de Genève l’ont démontré en 2014, lorsqu’un médecin cubain infecté en Sierra Leone, avait été traité avec succès par une équipe de spécialistes.
Dernière modification 07.07.2021
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