Renforcer la volonté du patient : comment procéder ?
Qui prendra des décisions me concernant en matière de santé si je ne suis plus en mesure de m’exprimer après un accident ? Quels traitements est-ce que j’accepte ou refuse de recevoir si j’ai besoin de soins ? Vous trouverez sur cette page des informations utiles pour discuter de vos souhaits avec votre famille, vos amis ou des professionnels et vous aider à consigner votre volonté par écrit.
Désigner un représentant thérapeutique
Réfléchissez à la personne qui devrait prendre des décisions à votre place si vous ne deviez plus être en mesure de vous exprimer à la suite d’une maladie ou d’un accident. Choisissez quelqu’un en qui vous avez confiance et que vous estimez s de faire valoir votre volonté en matière de soins médicaux.
Cette personne est considérée comme votre représentant thérapeutique : elle est habilitée à vous représenter lors de décisions médicales.
Demandez à cette personne si elle est prête à assumer cette tâche. Inscrivez son nom et ses coordonnées dans des directives anticipées. Vous trouverez plus d'informations sur les directives anticipées ci-dessous, sous « Consigner ses volontés ».
Si vous n’êtes un jour plus en mesure de prendre vous-même des décisions, cette personne sera l’interlocutrice de référence pour l’équipe thérapeutique et décidera avec les professionnels de la santé des traitements à mettre en place. Parlez donc ouvertement avec elle de votre manière de concevoir l’existence, de vos souhaits en matière de soins et de vos préoccupations.
Si vous ne désignez pas de représentant thérapeutique, la loi énonce à l’art. 378, al. 1, du code civil (CC) qui est habilité à vous représenter dans le domaine médical (plus d’informations ci-dessous).
La capacité de discernement désigne l’aptitude à agir de manière raisonnable dans une situation donnée. Toute personne à même d’apprécier correctement une situation, de comprendre la portée de sa décision et de se comporter en conséquence est capable de discernement. Toute personne qui n’est pas privée de la faculté d’agir raisonnablement en raison de son jeune âge, de déficience mentale, de troubles psychiques, d’ivresse ou d’autres causes semblables est capable de discernement (cf. art. 16 CC).
Cependant, des troubles psychiques (p. ex. troubles psychotiques, démence), une curatelle ou la minorité ne signifient pas automatiquement qu’une personne est, de manière générale, incapable de discernement. La capacité de discernement se rapporte toujours à une situation particulière. Par exemple, une personne peut être capable de discernement lorsqu’il s’agit de se prononcer sur la pose d’une prothèse de hanche, mais incapable de discernement pour une décision plus complexe, comme la vente d’une maison. L’incapacité de discernement peut être temporaire (p. ex. à la suite d’un accident entraînant une perte de conscience) ou durable (p. ex. en cas de démence avancée).
La capacité de discernement doit être évaluée pour chaque décision à prendre. Même si une personne est incapable de discernement, elle doit être impliquée autant que possible dans la prise de décision.
Les personnes (physiques) habilitées à vous représenter en cas d’incapacité de discernement et à accepter ou refuser une mesure médicale (cf. art. 378, al. 1, CC) sont, dans l’ordre :
votre représentant thérapeutique, c’est-à-dire la personne que vous avez désignée à cet effet dans des directives anticipées ou dans un mandat pour cause d’inaptitude ;
si vous en avez un, le curateur qui a pour tâche de vous représenter dans le domaine médical ;
votre conjoint ou votre partenaire enregistré (dans la mesure où vous faites ménage commun ou s’il vous aide personnellement) ;
les personnes qui font ménage commun avec vous et qui vous fournissent une assistance personnelle régulière ;
vos descendants, s’ils vous fournissent une assistance personnelle régulière ;
vos parents, s’ils vous fournissent une assistance personnelle régulière ;
vos frères et sœurs, s’ils vous fournissent une assistance personnelle régulière.
Remarque : si vous désignez votre représentant thérapeutique en dehors de votre famille ou si vous souhaitez déroger à l’ordre prévu par la loi, vous devez l’indiquer dans des directives anticipées (ou un mandat pour cause d’inaptitude). Le mieux est d’informer vos proches de la personne que vous avez désignée. Vous trouverez plus d'informations sur les directives anticipées plus bas sur cette page (sous « Consigner ses volontés »).
Votre représentant thérapeutique devrait être quelqu’un qui vous est proche et qui connaît bien vos souhaits et votre conception de la vie, par exemple un membre de votre famille, une amie proche ou un voisin. Assurez-vous également que cette personne est joignable en cas d’urgence.
Oui, vous pouvez désigner plusieurs personnes comme représentants thérapeutiques, par exemple vos enfants. Dans le cas où plusieurs personnes sont désignées comme représentants thérapeutiques, la loi prévoit que les professionnels de santé peuvent supposer qu'un représentant thérapeutique agit en accord avec les autres. Afin de savoir clairement qui contacter en premier lieu en cas d'urgence, nous recommandons de désigner cette personne. Si les représentants thérapeutiques ne parviennent pas à se mettre d'accord, la décision revient à la personne mentionnée en premier lieu. Veuillez en informer votre famille.
Avant le traitement, le professionnel de la santé doit chercher à connaître votre volonté présumée. Il vous demandera si vous avez rédigé des directives anticipées. Il se renseignera également pour savoir si vous ou, le cas échéant, l’autorité compétente avez désigné un représentant.
Lorsque ce n’est pas le cas, vos proches sont habilitées à prendre des décisions en votre nom, en tenant compte de votre volonté présumée et de vos intérêts. Vos proches sont votre conjoint ou votre partenaire enregistré, pour autant qu’il y ait ménage commun ou assistance personnelle, la personne qui fait ménage commun avec vous, ainsi que vos descendants, père, mère et enfin vos frères et sœurs, à condition que ceux-ci vous fournissent une assistance personnelle. Si nécessaire, le personnel soignant est délié du secret professionnel vis-à-vis de vos représentants thérapeutiques.
Ces personnes sont habilités à consentir ou non à des soins médicaux si vous n’êtes pas déjà représenté (par une personne désignée dans les directives anticipées ou un mandat pour cause d’inaptitude ou par un curateur désigné par l’autorité compétente).
Le médecin vous impliquera autant que possible dans la rédaction de votre plan de traitement, en concertation avec votre représentant thérapeutique. Si ce dernier n’est pas joignable en cas d’urgence et en l’absence de directives anticipées, le professionnel de santé décidera en votre nom, et en son âme et conscience, au plus près de votre volonté présumée. Il en va de même si vous n’avez pas désigné de représentant thérapeutique. Des dispositions spéciales s’appliquent en cas de placement à des fins d’assistance pour cause de troubles psychiques.
Vous n’avez pas l’obligation de désigner de représentant thérapeutique. En cas d’urgence, par exemple lorsque votre pronostic vital est engagé et que votre volonté n’est pas connue, les médecins prendront d’abord toutes les mesures nécessaires pour vous sauver la vie.
Si elle dispose de davantage de temps, l’équipe soignante s’efforcera de déterminer quelle est votre volonté. Elle cherchera par exemple à savoir s’il existe des directives anticipées ou se renseignera auprès de membres de votre famille. Il est important que l’équipe soignante puisse s’entretenir avec une personne qui connaît vos souhaits. Si vous n’avez pas désigné de représentant thérapeutique, l’équipe soignante se tournera vers les personnes prévues par la loi, dans l’ordre défini.
Si vous savez clairement ce que vous souhaitez en matière de soins, nous vous recommandons de le consigner dans des directives anticipées. Dans l’idéal, discutez de vos souhaits avec un professionnel de la santé. Conservez vos directives anticipées à un endroit où elles seront faciles à trouver. Notez l’endroit où vous les conservez, par exemple sur une carte de la FMH/ASSM glissée dans votre portefeuille. Les dispositions anticipées peuvent aussi être enregistrées dans votre dossier électronique du patient. Vous trouverez plus d'informations sur les directives anticipées ci-dessous, sous « Consigner ses volontés ».
Le représentant thérapeutique d’une autre personne prend des décisions lorsque celle-ci n’a plus sa capacité de discernement. Il fait valoir la volonté présumée de la personne incapable de discernement et défend ses intérêts. Il peut demander ou refuser des mesures médicales au nom de la personne concernée. L’équipe soignante l’informe des possibilités de traitement.
Pour pouvoir prendre une décision, le représentant thérapeutique doit bien connaître les souhaits et les convictions de la personne qu’elle représente. Vous trouverez ici des ressources sur la manière de conduire un entretien avec un représentant thérapeutique.
Le représentant thérapeutique intervient lorsqu’une personne est incapable de discernement, par exemple en cas de perte de conscience, de démence avancée ou de maladie psychique sévère. Si une personne n'est plus capable de discernement, les professionnels de la santé doivent d'abord vérifier s'il existe des directives anticipées ou si un représentant thérapeutique a été désigné. Les professionnels de la santé tentent de déterminer avec le représentant thérapeutique la volonté présumée de la personne incapable de discernement. Le représentant thérapeutique reçoit des professionnels de la santé toutes les informations dont il a besoin pour pouvoir se positionner par rapport à des traitements et sont libérés du secret professionnel à son égard.
Se demander ce que l’on souhaite
Interrogez-vous sur ce qui est important à vos yeux dans la vie et au quotidien et sur vos souhaits en matière de santé et de soins.
Même en bonne santé, il est utile de vous poser les questions suivantes :
Qu’est-ce qui fait que ma vie d’aujourd’hui vaut la peine d’être vécue ?
Qu’est-ce qui me pèse aujourd’hui dans l’existence ?
À partir de quel moment estimerais-je que ma vie ne vaut plus la peine d’être vécue ?
Que se passerait-il si, soudainement, ma santé déclinait gravement ?
À propos de votre vie et de vos souhaits :
Est-ce important à mes yeux de vivre longtemps ? Pourquoi ?
Qu’est-ce que je souhaite absolument encore vivre dans ma vie ?
Quelles activités sont si importantes pour moi que je ne pourrais jamais y renoncer ? Pourrais-je éventuellement trouver d’autres centres d’intérêt ?
Que devraient absolument savoir les autres à mon sujet si je ne devais plus être en mesure de m’exprimer et de prendre des décisions moi-même ?
Si vous êtes affecté dans votre santé, si vous souffrez d’une maladie chronique, voire d’une maladie potentiellement mortelle, la planification des soins devient concrète. L’évolution de la maladie, son pronostic et les possibilités de traitement deviennent la principale préoccupation. Nous vous invitons à toujours discuter de vos souhaits de traitement et des objectifs thérapeutiques avec votre médecin. Une bonne entrée en matière consiste à demander « Qu’est-ce qui m’attend ? ». Sous « Partager ses pensées », vous trouverez des ressources pratiques pour engager la discussion.
À propos de problèmes de santé existants :
Qu’est-ce qui me pèse ? De quoi ai-je peur ?
Qu’est-ce qui me soulage actuellement ou quand j’irai moins bien ? Et qui ?
Puis-je accepter d’être soigné par mon partenaire ou une personne inconnue ? Dans quelle mesure puis-je accepter des soins et de dépendre d’autrui ?
Qu’est-ce qui me préoccupe et doit impérativement être réglé ? Qu’est-ce qui peut attendre ?
Qui peut m’aider à régler ces questions ou que faut-il pour y parvenir ?
Que suis-je en mesure de planifier ? Qu’est-ce qui m’est impossible ?
Qui doit être informé ?
Partager ses pensées
Il n’est parfois pas évident de parler de ses souhaits et de ses préoccupations. Pourtant, il est souvent bienvenu et rassurant pour vous et vos proches que vous fassiez le premier pas.
En communiquant vos pensées, vos soucis et vos souhaits en matière de santé, vous vous libérerez d’un grand poids.
Discutez d’abord avec votre représentant thérapeutique, ensuite éventuellement avec des personnes qui comptent pour vous. Parlez toujours des problèmes de santé et des questions médicales avec des professionnels.
À vous de décider du moment propice pour parler de vos souhaits en matière de soins. Il n’est jamais trop tôt pour le faire ; il n’y a pas de mauvais moment non plus. Certains événements de l’existence amènent plus facilement à parler de souhaits, d’appréhensions, d’attentes et de soins médicaux. C’est le cas, par exemple, lorsqu’un proche est confronté à un diagnostic particulièrement grave ou lorsque des parents vieillissants se plaignent toujours plus fréquemment de maux divers. Des événements particuliers, comme le cap de la cinquantaine, la réussite d’un examen de conduite ou le passage à la retraite, peuvent également être l’occasion de s’interroger sur l’avenir et d’en parler.
Des films ou des ouvrages traitant de questions existentielles peuvent aussi être propices à une discussion. Lorsqu’une personne laisse entendre qu’elle s’interroge sur la maladie, la vieillesse et la fin de vie, le sujet peut être abordé sans la brusquer.
Profitez de conditions qui s’y prêtent, par exemple lors d’une randonnée, autour d’un café ou à l’occasion d’un déplacement en voiture. Dites que ce sujet vous préoccupe et qu’il est important pour vous d’en parler.
Exemples d’entrée en matière avec votre représentant thérapeutique, des membres de votre famille et des amis :
J’ai des rêves qui me tiennent à cœur. J’aimerais bien en discuter avec toi.
Mon médecin m’a conseillé de réfléchir à mes souhaits de prise en charge et de penser, éventuellement, à rédiger des directives anticipées. Peux-tu m’aider ?
J’ai été très malade ces derniers temps et l’avenir m’inquiète. Pouvons-nous en parler ?
Te souviens-tu de ma voisine qui a eu un accident de voiture ? Je me demande comment ses proches ont géré la situation et s’ils en avaient discuté auparavant. Que se passerait-il si cela m’arrivait ?
Connais-tu l’histoire de ce sportif dans le coma depuis des années ? Je ne voudrais pas que cela m’arrive...
Monsieur X vient de décéder. Sa mort m’a profondément affecté et m’a amené à me poser de nombreuses questions. Aurais-tu le temps d’en parler ?
As-tu lu l’histoire de cette famille qui s’est disputée à propos des traitements donnés à leur mère ? J’ai réalisé qu’il fallait discuter de ces questions. Je ne voudrais pas que mes soins soient un sujet de dispute entre toi et tes frères et sœurs.
Exemples d’entrée en matière avec le médecin traitant ou l’équipe soignante :
Je crains que mon état de santé ne se détériore. Pouvons-nous en parler ?
Je n’ai pas rédigé de directives anticipées. Puis-je vous communiquer mes souhaits concernant ma prise en charge médicale ?
Je viens de répondre aux questions posées dans cette application. Pouvons-nous les parcourir ensemble ? Je souhaite aussi clarifier certains points.
Je me demande comment ma famille et mes amis géreraient la situation si mon état de santé devait se détériorer. Pouvons-nous en discuter ?
Le jeu de cartes « Anticip’action » peut être un moyen ludique d’engager la discussion. Il est disponible dans les trois langues nationales et en anglais : Anticip'action. Le jeu existe aussi en version numérique :
Pour parler de ce sujet, vous pouvez également vous inspirer des questions figurant dans les directives anticipées. Les décisions médicales doivent toujours être discutées avec un professionnel.
Parlez à la première personne.
Soyez honnête avec vous-même et avec votre interlocuteur.
Ne portez pas de jugement sur l’opinion des autres ; acceptez la réaction de l’autre. Acceptez également des opinions que vous ne partagez pas.
Donnez-vous le temps de faire de l’ordre dans ce que vous éprouvez avant de répondre. Laissez aussi ce temps à votre interlocuteur.
Prenez votre temps, ayez plusieurs entretiens : tout n’a pas besoin d’être clarifié en une fois.
La manière dont la discussion se déroule dépend de l’état d’esprit de chacune des parties. Acceptez qu’une personne ne souhaite pas s’exprimer. Réessayer ultérieurement.
Si vous êtes affecté dans votre santé, si vous souffrez d’une maladie chronique, voire d’une maladie potentiellement mortelle, la planification des soins devient concrète. Si vous souffrez d’une maladie précise, posez les questions qui vous tiennent à cœur en rapport avec cette maladie et qui participent à l’élaboration d’un plan d’un traitement réaliste. Les professionnels ne sont pas en mesure de répondre à toutes les questions. Ils peuvent néanmoins vous aider à gérer une situation délicate. Exposez aussi vos craintes et ce qui vous angoisse. Impliquez des proches dans ces échanges.
La question « Que faire au cas où… ? » vous permet de discuter avec des professionnels et vos proches de ce qu’il convient d’envisager dans certaines situations. Parmi d’autres questions possibles :
Comment ma situation personnelle et ma maladie peuvent-elles évoluer ?
Quelles sont les possibilités de soins et de traitement ? Que m’apportent-elles ?
Comment évolue la maladie sans soins ou sans traitement ?
Existe-t-il des alternatives ?
Quels effets les traitements ont-ils sur ma santé, mon quotidien et mes proches ?
Plusieurs établissements proposent des bases de discussion que des professionnels dûment formés utilisent pour préparer un projet de soins anticipé (p. ex. dans la région de Berne : iplan – Gemeinsam vorausplanen. Selbstbestimmung ermöglichen (en allemand).
Consignez votre volonté dans des directives anticipées. Les directives anticipées constituent un outil important pour préciser les traitements que vous souhaitez ou refusez le jour où vous ne serez plus en mesure de prendre vos propres décisions.
Prévoir des directives anticipées et ne pas vous contenter de communiquer vous souhaits oralement constitue une aide pour le personnel soignant, votre représentant thérapeutique, votre famille et vos amis. Contrairement au mandat pour cause d’inaptitude, les directives anticipées ne s’appliquent que dans le domaine médical.
Rédiger des directives anticipées peut être utile à tout âge. En effet, personne ne peut prévoir le moment où une urgence médicale surviendra. En cas d’incapacité de discernement, l’équipe soignante doit s’enquérir de l’existence de directives anticipées.
Les directives anticipées vous permettent de préciser quels soins vous acceptez et refusez en cas d’incapacité de discernement. Vous pouvez y indiquer la personne qui participera à la prise de décision en ce qui concerne les traitements et les soins si vous n’êtes plus capable de discernement. Il s’agit de votre représentant thérapeutique.
Les directives anticipées ne s’appliquent que si vous êtes incapable de discernement.
La rédaction de directives anticipées est facultative et n’est possible que si vous êtes capable de discernement. Il n’y a pas besoin de témoins. Tant que vous êtes capable de discernement, vous pouvez modifier ou révoquer le document à tout moment.
Les directives anticipées peuvent être rédigées à la main ou par ordinateur. Vous pouvez également remplir un formulaire ou un modèle prédéfini.
Elles doivent être datées et signées à la main.
Si vous n’êtes plus capable de discernement, les professionnels de la santé doivent d’abord vérifier si vous avez rédigé des directives anticipées ou si vous avez désigné un représentant thérapeutique.
Remettez une copie de vos directives anticipées à votre représentant thérapeutique, à votre médecin traitant ou à un EMS.
Placez dans votre porte-monnaie une carte indiquant où se trouvent vos directives anticipées.
Assurez-vous régulièrement, par exemple tous les deux ans, que vos directives anticipées restent conformes à votre volonté. Modifiez-les le cas échéant. Cela s’applique tout particulièrement si votre état de santé s’est modifié ou si une intervention médicale est prévue. N’oubliez pas de dater et de signer à nouveau le document.
Informez les personnes clés des modifications effectuées et remettez-leur une copie actualisée de vos directives anticipées.
Au moment de rédiger vos directives anticipées, inspirez-vous de vos réflexions et des discussions que vous avez pu avoir. Vous pouvez également vous référer à un modèle. De nombreuses organisations proposent des formulaires types à utiliser comme modèles (FMH, CRS, Pro Senectute etc.). Certaines applications sont également dédiées à la rédaction de directives anticipées, par exemple idecide (en allemand).
Si vous n’utilisez pas de modèle, il est important d’indiquer qu’il s’agit de directives anticipées, de dater le document et de le signer à la main. Les directives anticipées vous permettent de préciser différentes choses, en fonction de votre situation personnelle et votre état de santé.
Nous vous recommandons au minimum d’y indiquer le nom de votre représentant thérapeutique. Discutez avec lui de vos souhaits et de vos convictions. Vous trouverez des informations utiles sur la manière d’aborder le sujet dans la partie « Partager ses pensées » et tout ce qu’il vous faut savoir sur les représentants thérapeutiques dans la partie « Désigner un représentant thérapeutique ».
Inscrivez-y vos réflexions, vos souhaits et votre conception de la vie en prévision d’une situation concrète. La partie « Se demander ce que l’on souhaite » vous propose des questions pertinentes auxquelles répondre par écrit. Cette partie des directives anticipées est souvent nommée « déclaration de valeurs ».
Les directives anticipées vous permettent également de préciser vos souhaits en rapport avec des mesures médicales (p. ex. réanimation, respiration artificielle) et des traitements (p. ex. antibiothérapie, alimentation artificielle) et votre position concernant un éventuel don d’organe
Indiquez sur une carte les coordonnées de votre représentant thérapeutique et l’endroit où se trouvent vos directives anticipées et gardez-la à proximité, par exemple dans votre porte-monnaie ou sur la porte de votre frigo.
La Croix-Rouge suisse vous explique les principaux termes techniques utilisés dans les modèles de directives anticipées.
Le mandat pour cause d’inaptitude couvre davantage de domaines que les directives anticipées ; il inclut par exemple la représentation dans le cadre de questions financières. Contrairement à lui, les directives anticipées ne s’appliquent que dans le domaine médical. Il est toutefois parfaitement possible d’indiquer un représentant thérapeutique dans un mandat pour cause d’inaptitude. La personne mandatée devra être une personne physique, en raison du caractère très personnel de cette tâche. Le mandat doit être entièrement écrit à la main ou passé devant un notaire. Les détails relatifs au mandat pour cause d’inaptitude figurent à l’art. 360 ss. CC. Vous trouverez plus d'informations sur le site web : Protection de l’adulte | Mandat pour cause d’inaptitude, directives anticipées du patient et autres. Si vous désignez un représentant thérapeutique dans les directives anticipées et dans le mandat pour cause d’inaptitude, assurez-vous que le nom soit le même.
Le projet de soins anticipé offre encore d’autres possibilités de documenter votre volonté en tant que patient, par exemple les plans de traitement, les plans d’urgence et les instructions médicales pour les cas d’urgence. Les professionnels utilisent ces documents pour planifier et coordonner conjointement un traitement. Contrairement aux directives anticipées, vous n’avez pas la possibilité de les créer ou de les remplir vous-même. Ils sont élaborés par des professionnels, puis discutés, adaptés et remplis en concertation avec les personnes concernées. Les trois principaux documents sont les suivants :
Les instructions médicales pour les cas d’urgence : Les instructions médicales pour les cas d’urgence sont élaborées conjointement par un médecin et vous-même. Elles précisent les interventions (p. ex. réanimation en situation d’urgence absolue, respiration artificielle) et les traitements (p. ex. antibiothérapie, alimentation artificielle) souhaités. Certains hôpitaux et certaines régions du pays les utilisent. Il n’existe pas de formulaire uniforme en Suisse. Informations complémentaires : Projet de soins anticipé pour les situations d’urgence.
Les plans de suivi et de traitement : Les plans de suivi et de traitement sont utilisés dans les cas de maladies chroniques ou avancées. Ils sont remplis par l’équipe soignante. Il s’agit d’instruments de travail à l’intention des professionnels. Ils se basent sur les objectifs thérapeutiques fixés conjointement avec vous, et avec vos proches si cela s’avère judicieux et que vous le souhaitez. Les plans de suivi et de traitement sont couramment utilisés dans les EMS et les soins palliatifs spécialisés.
Les plans d’urgence : Les plans d’urgence sont établis par des spécialistes disposant de compétences médicales spécifiques (p. ex. médecin traitant, médecin référent d’un EMS, équipe de soins palliatifs spécialisés). Ils s’appliquent dans des situations médicales complexes, lorsque les mesures visant à prolonger la vie sont très limitées voire impossibles. Ils définissent point par point, sur la base d’un plan de suivi et de traitement, la manière de procéder dans des situations aiguës, par exemple en cas de détresse respiratoire. La procédure est discutée avec toutes les parties impliquées, souvent aussi avec les proches si la personne concernée le souhaite.
Indiquez par écrit si vous souhaitez ou non faire don de vos organes, tissus ou cellules après votre décès. Si votre volonté n’est pas connue, vos proches devront peut-être décider pour vous. Vous pouvez déclarer votre volonté en matière de don d’organes au moyen d’une carte de donneur ou de vos directives anticipées. Sur le site web «Don d’organes après la mort : exprimez votre décision par écrit» vous pouvez obtenir toutes les informations importantes sur la carte de donneur d’organes.
Services de conseils pour la rédaction de directives anticipées
Plusieurs organisations reconnues proposent leurs services pour vous aider à rédiger des directives anticipées. Des organisations locales le font également. Informez-vous sur les possibilités de conseil dans votre région auprès de votre médecin traitant ou auprès d’un service local ou régional spécialisé (p. ex. bureau en charge des questions relatives aux aînés).
La page web « Renforcer la volonté du patient : comment procéder ? » a été créée dans le cadre du projet national « Projet de soins anticipé ». Vous trouvez plus d'informations sur le projet et la roadmap sur le site web « Projet de soins anticipé ProSA ».
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