Table ronde sur la cocaïne et les opioïdes : les professionnels se préparent à de nouveaux développements
Berne, 20.05.2025 — La consommation de cocaïne sous forme de crack représente un défi pour les spécialistes du domaine des addictions. Les personnes qui fument de la cocaïne sont souvent marginalisées et exposées à un rapide déclassement social. Cette problématique affecte de plus en plus les centres d’accueil à bas seuil et l’espace public dans plusieurs villes. Lors de la troisième table ronde organisée par l’Office fédéral de la santé publique, le mardi 20 mai 2025, les villes, les cantons et les associations spécialisées ont échangé leurs points de vue sur les derniers développements et les solutions possibles.
Ces dernières années, la consommation de cocaïne fumée a augmenté en Suisse. Une hausse qui s’explique notamment par le fait que cette substance est disponible sur le marché noir à un prix relativement bas. Parallèlement, des opioïdes de synthèse très puissants, comme des dérivés du fentanyl ou de nitazènes, ont déjà été saisis en Suisse. En raison de leur effet, certains de ces nouveaux opioïdes peuvent plus souvent entraîner un surdosage que l’héroïne ou les opioïdes plus faibles. Les spécialistes estiment que ces substances vont continuer à se répandre sur le marché illégal.
Lors de son allocution de bienvenue, la directrice de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), Anne Lévy, a souligné que la politique des quatre piliers continue de bien fonctionner. Elle a toutefois également précisé que chaque substance psychoactive véhicule des défis différents. Il est donc d’autant plus important que la Confédération, les cantons, les villes et les services spécialisés dans les addictions échangent et collaborent étroitement.
La table ronde du 20 mai 2025 a réuni des experts de l’OFSP, des cantons, des villes ainsi que des spécialistes des addictions travaillant dans différentes institutions et associations. Ils ont discuté des récents développements concernant la consommation de drogues en Suisse et des nouvelles approches dans le domaine de la lutte contre les addictions. Ainsi, les experts suivent de près les nouvelles approches thérapeutiques utilisant des substances stimulantes. En cas de succès, ces dernières permettraient de traiter plus efficacement les personnes présentant une addiction à la cocaïne.
Pour détecter l’arrivée de nouvelles substances sur le marché noir, il est essentiel que les spécialistes entretiennent des contacts réguliers. Lors de la table ronde, la Centrale nationale de coordination des addictions Infodrog a présenté le travail des groupes d’experts qu’elle dirige sur mandat de l’OFSP. Dans ces groupes, des professionnels des addictions de différentes régions échangent sur leurs expériences pratiques. Leurs conclusions contribuent à adapter à temps l’aide en cas d’addiction aux nouveaux développements et à tenir compte du fait que les personnes qui fument de la cocaïne sont souvent marginalisées et touchées par un rapide déclassement social.
Il demeure également très important de développer des offres pour les personnes concernées. Ainsi, certains cantons ont élaboré des plans de mesures au cours des derniers mois. Un délégué aux questions d’addiction a exposé aux personnes présentes l’exemple du canton de Fribourg, dont le réseau de soins suit une approche intégrative et facilite l’accès des personnes concernées aux institutions cantonales. Des efforts qui s’avèrent payants pour maîtriser la situation actuelle et se préparer aux développements futurs.