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Interviews, Videos & GastartikelVeröffentlicht am 7. Juni 2025

Sparmassnahmen : «Prävention bleibt wichtig»

Le Temps (Print) – Die Sparentscheide von Bundesrat und Parlament führen im BAG zu Kürzungen. Im Interview erklärt BAG Direktorin Anne Lévy, wo das Amt etwa in der Prävention weiter tätig bleibt. Und warum es gerade in diesen unsicheren Zeiten genug Mittel für die öffentliche Gesundheit braucht. (auf Französisch)

Propos recueillis par Annick Chevillot, Berne

Comment économiser 11 millions de francs sans faire trop de dégâts ? Cette mission imposée à l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) a été menée par Anne Lévy, directrice de l’office. Elle s’exprime pour la première fois dans Le Temps sur les choix effectués. Les programmes les plus touchés sont ceux liés à la prévention. Ce secteur est déjà la parent pauvre de la santé publique. Il s’appauvrit donc encore un peu plus.

«Le Temps: Quel sera l’impact concret de la restructuration annoncée fin février sur les programmes de prévention?»

Anne Lévy: Tout d’abord, je tiens à dire que je regrette que ces coupes soient nécessaires. Parce que 80% des coûts de la santé sont liés aux maladies non transmissibles, dont environ la moitié seraient évitées si on bougeait plus, buvait moins d’alcool ou si on ne fumait pas. De ce point de vue, la prévention demeure une mission importante pour l’OFSP. Mais, ces derniers mois, nous avons été confrontés à des injonctions contradictoires par le parlement. D’un côté, nous devons appliquer plus de lois que par le passé. Et nos tâches ont également augmenté. De l'autre côté, nos ressources ne permettent pas de couvrir les besoins supplémentaires. Jusqu'à présent, beaucoup a été compensé en interne. Mais cela n'est désormais plus possible. C’est dans ce contexte que l’OFSP est obligé de renoncer à certaines tâches. Nous n’avons pas vraiment eu le choix. A la direction de l’OFSP, nous avons donc décidé d’établir des priorités.

Quelles sont-elles?

La numérisation du système de santé est un bon exemple. Le programme DigiSanté, qui vise à promouvoir la transformation numérique de notre système de santé, a été lancé cette année et il n’est pas envisageable de couper dans ce secteur stratégique. Il en va de même de l’approvisionnement du pays en médicaments. Nous sommes déjà confrontés à des problèmes de disponibilités et il n’est pas possible d’avoir des ruptures de stock prolongées. Sans médicaments, il est impossible de soigner les gens. Dans le même registre, la pénurie de personnel de santé nécessite un engagement, notamment dans le cadre de l’offensive en matière de formation. Enfin, les coûts de la santé demeurent en tête de liste des préoccupations nationales. Ces priorités définies, nous avons également décidé de ne pas nous contenter de faire un peu moins bien un peu partout. Nous avons donc fait des choix stratégiques pour continuer à bien faire ce que nous faisons. Cela entraîne donc des coupes ailleurs. Les économies réalisées dans tous les domaines s'élèvent à 11 millions de francs au total, dont 3,4 millions proviennent des dépenses actuelles consacrées à la prévention.

La prévention ne fait donc plus partie de vos priorités stratégiqus?

Ce n’est pas ce que j’ai dit. La prévention reste importante et nous allons encore la soutenir. On va ainsi continuer à s’engager pour la prévention, notamment sur la base de mandats légaux, par exemple dans le domaine du tabac et des stupéfiants, ainsi que dans les programmes de prévention en mettant l’accent sur les adolescents et les enfants.

En attendant, et malgré vos choix de préserver certains secteurs, la prévention demeure le parent pauvre de la santé en Suisse. Avec le désengagement annoncé en début d’année, la Confédération l’appauvrit encore un peu plus. D’une certaine manière, vous passez la «patate chaude» financière aux cantons, non?

La prévention dans le pays va devoir s’adapter à la réalité budgétaire. Mais la prévention a toujours été une tâche commune à différents acteurs. Et les cantons peuvent s’engager plus, notamment pour la prévention contre l’alcool et le tabac. Il en va de même pour certaines institutions qui prennent le relais. Ainsi, l’OFSP doit supprimer son programme d’égalité des chances (équité en santé, ndlr). Mais comme la Croix-Rouge suisse est active dans ce domaine, en veillant, par exemple, à ce que la population migrante ait accès à des informations multilingues sur les questions de santé, il ne sera pas complètement délaissé. L’OFSP va aussi mettre un terme à son programme de prévention sur le lieu de travail, sans que cette thématique soit abandonnée puisque Promotion Santé Suisse et le Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO) agissent aussi dans ces domaines. Ces deux exemples montrent que nos coupes ont été effectuées sans générer de vide. Et cela nous permet de nous concentrer sur les thèmes où nous sommes seuls à intervenir.

Vous conservez donc les programmes de lutte et de prévention contre la drogue et les maladies sexuellement transmissibles…

Oui, tout à fait. Pour la drogue, nous poursuivons notre politique des quatre piliers. C’est très important avec le crack disponible sur le marché. Dans ces secteurs, nous continuons à soutenir les cantons et les communes en assurant coordination et coopération. Pour les maladies sexuellement transmissibles, nous avons lancé la stratégie NAPS fin 2023, dont un des objectifs est de faire disparaître les nouvelles infections de VIH en Suisse. Nous allons poursuivre ces missions.

Pouvez-vous dire pourquoi l’office que vous dirigez a dû subir cette cure d’amaigrissement? Est-ce parce que, comme le dit l’UDC, l’OFSP souffre d’obésité structurelle?

Je peux comprendre que vu de l’extérieur, on puisse avoir l’impression que l’OFSP a beaucoup grandi ces dernières années. Et c’est vrai. En 2016, l’office comptait 458 postes. Chiffre qui a grimpé à 612 en 2024. Mais les tâches qui nous ont été confiées ont augmenté plus fortement: entre 2016 et 2024, le nombre de lois que l’OFSP doit appliquer est passé de 16 à 24. Soit 50 % de lois en plus en moins de dix ans. De plus, trois nouveaux textes législatifs sont en préparation. A cela s’ajoutent encore les questions provenant du parlement. Elles sont passées de 365 en 2018 à 437 l’an dernier.

L’UDC a donc tort?

Nos tâches et obligations ont effectivement augmenté plus fortement que nos effectifs. De plus, l’intérêt des parlementaires pour nos thématiques est grandissant. Cela génère aussi un nombre croissant de motions, interventions et interpellations. Et là, je ne parle même pas de la pandémie de covid qui a vu nos ressources augmenter substantiellement pour faire face à la crise. Aujourd'hui, tous ces moyens supplémentaires ont disparu, alors qu'une partie des tâches sont restées. La numérisation du système de surveillance des maladies transmissibles nous incombe toujours et coûte très cher.

La mission de l’OFSP peut-elle être remplie malgré ces coupes?

Oui, mais nous aurons besoin d’un peu plus de temps pour atteindre nos objectifs.

Pourquoi l’OFSP est plus touché par les mesures d’économies que les autres offices du Département fédéral de l’intérieur?

Tout simplement parce que l’OFSP est grand. Et on oublie que près de 20% de notre budget est immobilisé. Rien que les réservations de vaccins en cas de pandémie bloquent 10 millions de francs.

Comment voyez-vous la suite pour l’OFSP? Existe-t-il un risque de nouvelle restructuration?

Je ne sais pas. En revanche, je sais qu’il ne sera pas possible de réaliser un tel exercice une nouvelle fois sans toucher aux lois. En ces temps incertains, il est particulièrement important de disposer de moyens suffisants pour garantir des soins de qualité face aux crises imminentes. Il faudrait plutôt renforcer la santé publique.

Restructuration à l’OFSP: «Je regrette que ces coupes soient nécessaires» - Le Temps

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