Politique internationale en matière de drogue

Forte de son expérience, la Suisse fait partie des Etats qui promeuvent des approches de santé publique plaçant la dimension humaine au centre des politiques de drogues nationales et internationales.

CND Allocution OFSP Directrice Anne Lévy
Allocution de la Directrice de l’Office fédéral de la santé publique, Anne Lévy, lors du segment de haut-niveau de la 67ème session de la Commission des stupéfiants, Vienne (Autriche), 15 mars 2023

Le problème de la drogue dans le monde

Un individu sur dix-sept dans le monde consomme de la drogue, à savoir 296 millions de personnes (UNODC 2023), dont 39,5 millions de personnes qui souffrent de problèmes de santé dus à la consommation. Au sein de cette population, la prévalence du HIV, des hépatites et de la tuberculose est considérablement plus haute. Les drogues les plus répandues à travers le monde sont le cannabis et les amphétamines. Les opioïdes sont certes moins consommés mais représentent la première cause de décès par surdose. En amont, la production et l’approvisionnement sont régis par des filières illégales et mafieuses.

Architecture institutionnelle internationale

Par son caractère à la fois transnational et criminalisé, la drogue appelle à une concertation internationale. Plusieurs institutions accueillent et soutiennent ce dialogue, parmi elles :

  • l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime ONUDC adresse le problème de la drogue au niveau international au sens large, notamment en relation avec d’autres aspects de sécurité et de santé publique ;
  • la « Commission on Narcotic Drugs » CND est l’organe central de prise de décisions au sein du système international des Nations unies pour le contrôle des drogues ;
  • l’Organisation Mondiale de la Santé OMS se concentre sur les aspects sanitaires du problème de la drogue au niveau mondial ;
  • le Groupe Pompidou, rattaché au Conseil de l’Europe, qui contribue à l'élaboration de politiques en matière de drogue de ses Etats membres.

Diverses réponses au problème de la drogue  

Acteurs au sein de ces institutions, les Etats peinent pour l’heure à trouver un consensus en matière de réponse aux drogues. Les politiques des Etats se situent sur un continuum allant de celles qui privilégient en premier lieu l'abstinence, la prohibition et la répression à celles qui considèrent le problème de la drogue avant tout sous l'angle de la santé publique et des droits humains des personnes consommant des stupéfiants.

A l'instar de la Suisse, pionnière dans ce domaine, de plus en plus d’Etats constatent l’échec de ce modèle historique et s’en détournent. En effet, ce dernier favorise les filières illégales et crée des problèmes sanitaires et d'exclusion sociale dont les conséquences dépassent l'effet même des substances. Néanmoins, certains Etats maintiennent le modèle de répression et appliquent des peines sévères allant jusqu'à la peine de mort pour les infractions liées à la drogue.

Engagement de la Suisse en matière de drogues

Pionnière en matière de politiques axées sur la santé publique et les droits humains, la Suisse s’engage depuis le début des années '90 pour leur promotion au niveau international. Forte d’une action politique basée sur quatre piliers (prévention, thérapie, réduction des risques et répression) qui a fait ses preuves, notamment en ayant permis de fermer les scènes ouvertes de la drogue et de réduire la prévalence du HIV parmi les consommateurs, la Suisse défend son approche au sein des institutions internationales. Concrètement, elle agit aux côtés d’autres Etats et d’ONG :

  • Par des interventions ciblées et la promotion de sa position au sein des institutions internationales, à l’ONU et au Conseil de l’Europe, notamment au sein du Groupe Pompidou, en encourageant la collaboration de ces dernières avec d’autres organisations concernées comme UNAIDS. Par exemple, lors de la Commission des stupéfiants de 2024, la Suisse a formellement réitéré son engagement à travailler à la mise en place d’une politique des addictions cohérente fondée sur la santé et les droits de l’homme et qui intègre des aspects de politique de développement. A cette occasion, la Suisse s’est également engagée à renforcer le dialogue sur des approches progressives et globales entre les organes compétents des Nations unies à Vienne, à Genève et New York, tout en incluant les parties prenantes concernées, en particulier celles de la société civile. Cette session s’est achevée sur l’adoption d’une résolution sur la prévention et la réponse aux overdoses. Cette résolution peut être qualifiée d’historique car elle reconnaît explicitement et pour la première fois dans le cadre de la Commission des stupéfiants, l’importance de la réduction des risques. La Suisse a joué un rôle de pionnière dans ce domaine depuis plus de 30 ans.
  • Par l’accueil en Suisse de délégations étrangères pour leur permettre de découvrir la mise en œuvre concrète de la politique nationale des quatre piliers.

Informations complémentaires

Addictions et santé

Les addictions comportent des risques pour l’individu et la société. Informez-vous sur les différentes formes d’addiction, la prévention, la législation, la réduction des risques, les consultations et les thérapies.

Dernière modification 26.03.2024

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