De son vivant, il est possible de faire don de certains organes. Un tel don provient en général d’un membre de la famille ; il présente des avantages notables mais n'est pas dépourvu de risques pour le donneur.
Pour certains organes, les personnes vivantes entrent aussi en ligne de compte comme donneurs. L'être humain a deux reins, mais peut très bien vivre avec un seul et faire don de l'autre. Il est aussi possible de prélever une partie du foie, car cet organe peut se régénérer. En comparaison avec le prélèvement d'un rein, une intervention sur le foie donne plus souvent lieu à des complications médicales.
Outre les organes mentionnés, il est aussi possible de donner des cellules souches hématopoïétiques, par exemple, pour soigner une leucémie.
Avantages et risques
Le don d’organes par des personnes vivantes présente de nombreux avantages par rapport à celui de personnes décédées. Il permet en effet de procéder aux examens préliminaires dans le calme et de planifier le meilleur moment pour l’intervention. Par ailleurs, les patients doivent attendre moins longtemps un organe. De plus, lors d’un don par un parent consanguin, le risque de rejet est moindre. Tous ces éléments augmentent les chances de succès d'une transplantation.
Les candidats à un don d’organe s’exposent cependant à certains risques. Ceux-ci sont liés directement à l’opération ou surviennent à long terme. Ils varient en fonction de l’organe prélevé. Ainsi, l'état de santé des personnes qui entrent en ligne de compte pour un don doit être minutieusement examiné. Après le prélèvement, les donneurs doivent aussi être très bien encadrés médicalement. Concernant le don vivant de rein, vous trouverez davantage d'informations dans la Brochure suisse pour les donneurs vivants du Registre Suisse de Santé des Donneurs vivants d'Organe SOL-DHR/SNO:
Toute personne d’au moins 18 ans et capable de discernement peut devenir donneur d’organe (un rein, une partie du foie) ou de cellules souches du sang, à condition que ni sa vie ni sa santé ne soient mises en péril et que le receveur ne puisse se tourner vers une autre forme de traitement aux bénéfices comparables. Avant le don, le donneur doit être pleinement informé et accorder son consentement écrit, sans subir de pression.
Acte bénévole du donneur
Dans le don d’organes par une personne vivante, il faut non seulement tenir compte des aspects médicaux, mais aussi des facteurs psychologiques. Il est essentiel, par exemple, de vérifier que le don se fait librement et sans motivation financière. En effet, il est interdit d’octroyer ou de percevoir un quelconque avantage pécuniaire ou un autre avantage pour le don d’organes, de tissus ou de cellules. Outre un examen de la santé du donneur, un don par une personne vivante implique toujours un entretien destiné à clarifier minutieusement la motivation du donneur. Dans le cercle familial en particulier, il faut tenir compte d'éventuels rapports de dépendance et de pressions psychologiques. L’examen des paramètres médicaux et psychosociaux dans le don d’organes par des personnes vivantes peut s’appuyer sur les directives médico-éthiques et les recommandations de l'Académie Suisse des Sciences Médicales (ASSM), voir lien plus bas.
Le donneur vivant est souvent un proche
Dans la majorité des cas, le patient reçoit l'organe d'un de ses proches (don dirigé). La loi sur la transplantation prévoit également la possibilité de donner un de ses organes à une personne inconnue ; on parle alors de « don non dirigé ». Dans ce cas, le service national des attributions assigne les dons selon des critères fixés par la loi.
Si, pour des raisons immunologiques, un don vivant n’est pas possible, on peut envisager la transplantation croisée Ainsi, le rein du donneur n’est pas utilisé pour le receveur initialement prévu, mais pour une autre personne, immunocompatible. Le premier receveur obtiendra alors le rein d’un autre donneur lui-même incompatible avec son receveur prévu. C’est le don croisé. (Le croisement peut avoir lieu entre 2 paires de donneur-receveur ou plus). Il existe un programme de dons croisés où les binômes incompatibles sont référencés ; puis, un logiciel pointu recherche le plus grand nombre de combinaisons possibles entre les paires donneurs-receveurs sur la base du groupe sanguin, du groupe tissulaire et d’autres paramètres. Davantage d’informations sur:
Suivi médical
En règle générale, le don ne porte pas atteinte à la santé du donneur. Néanmoins, il convient d’assurer un suivi médical pour les donneurs afin de prévenir ou de traiter tout problème. C’est pourquoi toutes les personnes qui ont fait un don d'organe de leur vivant, sont inscrites dans le Registre Suisse de Santé des Donneurs vivants d'Organe SOL-DHR/SNO et soumises à des examens médicaux réguliers (voir lien plus bas). Après un don d'organes, le suivi médical est maintenu tout au long de la vie.
Aspects financiers
Les frais liés au don d’organes sont couverts par l’assurance du receveur. Il s’agit notamment des frais liés à l’opération et au suivi du patient ainsi que l’indemnisation pour perte de gains. L’assurance verse une somme forfaitaire, et la Confédération couvre les frais administratifs liés à la tenue du registre des donneurs vivants.
Liens
Brochure suisse pour les donneurs vivants
Directives médico-éthiques de l'Académie Suisse des Sciences Médicales (ASSM)
• Diagnostic de la mort en vue de la transplantation d'organes et préparation du prélèvement d'organes
• Don d’organes solides par des personnes vivantes
Législation
Dernière modification 12.01.2024
Contact
Office fédéral de la santé publique OFSP
Division Biomédecine
Section Transplantation
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3003
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+41 58 463 51 54