Dispositions légales pour les tests génétiques

En Suisse, les conditions de réalisation des tests génétiques sont soumises à une réglementation, dont le but est de protéger les droits de la personnalité et d’éviter tout abus. De plus, des exigences élevées s’appliquent à l’information et au conseil, à la protection des données et à la qualité des tests.

La loi fédérale sur l’analyse génétique humaine (LAGH) contient des dispositions qui s’appliquent à tous les tests génétiques, ainsi que des règles particulières pour certaines d’entre elles. Les enfants en bas âge et les autres personnes incapables de discernement sont particulièrement protégés.



Règles valables pour tous les tests génétiques

  • La personne concernée a reçu l’information et donné son consentement. Les exigences minimales s’appliquant à l’information et au conseil sont fixées par la loi.
  • Le droit de ne pas être informé est garanti. En présence d’un résultat, la personne concernée décide elle-même si elle veut en prendre connaissance ou non.
  • La protection des échantillons et des données génétiques est garantie. La personne concernée sait où ses échantillons et ses données seront analysés et si une analyse à l’étranger est prévue.
  • La personne concernée décide si ses échantillons et ses données peuvent être utilisés, après l’analyse génétique, à d’autres fins, par exemple pour la recherche.

Tests génétiques à des fins médicales

  • En règle générale, seuls les médecins sont autorisés à les prescrire.
  • Dans des cas particuliers, les pharmaciens, les chiropraticiens et les dentistes y sont également autorisés.
  • Ils ne sont réalisés qu’après un entretien personnel et, si nécessaire (p. ex. pour le dépistage prénatal), après un conseil génétique exhaustif.
  • Les laboratoires qui pratiquent les analyses satisfont à des exigences de qualité élevées.
    Le résultat du test est communiqué à la personne concernée par un professionnel, qui la conseille si nécessaire.

Chez les enfants en bas âge et les autres personnes incapables de discernement, les tests génétiques doivent avoir une utilité médicale au moment où ils sont effectués. Les prédispositions aux maladies qui ne se déclareront qu’à l’âge adulte ne sont pas recherchées chez les enfants ; ceux-ci décideront plus tard par eux-mêmes s’ils souhaitent faire un test ou non.

Les tests prénataux ne peuvent rechercher que d’éventuelles atteintes à la santé chez l’enfant à naître. Le sexe ne peut être déterminé que dans un but diagnostique. Si, toutefois, il est déterminé par un autre examen (tel que le NPNI), il est interdit d’en informer les parents avant la fin de la 12e semaine de grossesse.

Tests génétiques sans question médicale

Jusqu’ici, la loi réglait principalement les tests génétiques à des fins médicales et les tests de paternité. Elle réglemente désormais aussi les tests génétiques sans question médicale. La signification des résultats pouvant avoir diverses conséquences pour la personne concernée, la loi fait dorénavant la différence entre les « tests génétiques relatifs à des caractéristiques sensibles » et les « autres tests génétiques ». Ces tests font l’objet d’une réglementation plus ou moins sévère.

La loi définit les conditions dans lesquelles un test peut être réalisé. Elle ne prescrit cependant pas le niveau de fiabilité et l’utilité que le test doit présenter.

Tests génétiques relatifs à des caractéristiques sensibles

  • En font partie les tests génétiques en lien avec le mode de vie (p. ex. les aptitudes sportives, l’alimentation et le poids ou la personnalité) et ceux destinés à la recherche généalogique.
  • Ils ne peuvent être prescrits que par des professionnels de la santé, par exemple par des pharmaciens, des diététiciens et des physiothérapeutes.
  • L’échantillon est prélevé en présence du professionnel, de façon à garantir que le test n’est pas réalisé à l’insu d’un tiers et qu’il ne s’agit pas d’un test interdit chez les enfants en bas âge.
  • Les laboratoires qui pratiquent les analyses satisfont à certaines exigences de qualité.

Autres tests génétiques

  • Font partie de cette catégorie les tests présentant relativement peu de risques (p. ex. pour déterminer la capacité à percevoir un goût amer ou le réflexe d’éternuement quand on regarde le soleil).
  • Ils ne sont pas obligatoirement prescrits par un professionnel de la santé et peuvent être demandés directement par des particuliers (test génétique direct-to-consumer, voir plus bas).
  • La loi n’impose pas d’exigences de qualité aux laboratoires qui effectuent ces analyses.

Tests de paternité et de filiation

  • Les personnes concernées (p. ex. père et enfant) doivent avoir donné leur consentement écrit en vue du test.
  • Si l’enfant n’est pas encore capable de discernement, quelqu’un donne son accord à sa place. Étant donné que, dans ce cas de figure, le père ne peut pas représenter l’enfant, c’est généralement le consentement de la mère qui est demandé.
  • Afin d’éviter tout abus, le prélèvement est effectué par un professionnel. Comme le résultat peut avoir des conséquences en termes de droit de la famille, l’identité des personnes concernées est contrôlée avant le test.
  • Il est interdit de réaliser en secret des tests de paternité.
  • Les laboratoires satisfont à des exigences de qualité élevées.

Tests génétiques direct-to-consumer

  • En Suisse, presque tous les tests génétiques doivent être prescrits par un professionnel. On ne peut les vendre qu’exceptionnellement en l’absence d’un professionnel (« Autres tests génétiques », voir plus haut).
  • Des entreprises étrangères proposent sur Internet de nombreux tests génétiques qui n’entrent pas dans la catégorie « Autres tests génétiques ».
  • Les particuliers qui commandent eux-mêmes un test génétique pour détecter une prédisposition à une maladie, par exemple, ne sont pas punissables.
  • En revanche, ils le deviennent s’ils commandent des tests génétiques pour des tiers sans leur accord.

Employeurs et assurances : quelles règles ?

  • Les employeurs ne peuvent ni demander ni utiliser les résultats de tests présymptomatiques déjà réalisés ; en outre, ils ne peuvent exiger la réalisation d’un test génétique présymptomatique que dans des cas exceptionnels. Les exceptions, réglées dans la loi, ne s’appliquent que s’il s’agit d’éviter des maladies ou des accidents professionnels.
  • Les assureurs ne peuvent exiger la communication de résultats d’analyses existantes portant sur des prédispositions à des maladies qu’à de strictes conditions (p. ex. pour des assurances-vie d’un montant supérieur à 400 000 francs). En revanche, ils ne peuvent pas obliger les assurés à faire un test génétique présymptomatique.

Informations complémentaires

Tests génétiques diagnostiques

Les symptômes d’une maladie peuvent avoir des causes génétiques. Un test génétique permet de déceler ou d’exclure une maladie héréditaire et ainsi de mettre en place une thérapie ciblée.

Tests génétiques présymptomatiques

En cas de maladie héréditaire, un test génétique permet de savoir si les membres en bonne santé d’une famille ont hérité d’une prédisposition à cette maladie. Si le résultat est positif, des mesures prises à temps permettent dans certains cas de prévenir une évolution grave.

Diagnostic prénatal

Un test génétique pendant la grossesse permet de détecter des anomalies chromosomiques ou des maladies génétiques chez l’enfant à naître.

Dépistage néonatal

Certaines maladies héréditaires provoquent dès l’enfance des troubles sévères. Plus elles sont détectées tôt, plus le traitement peut être rapide et ciblé.

Détermination du statut de porteur

En cas de maladie héréditaire connue dans une famille, les couples qui désirent un enfant peuvent demander un test génétique. Celui-ci permet de déterminer si les parents risquent de transmettre à l’enfant une combinaison de gènes pouvant causer la maladie.

Pharmacogénétique

Certains médicaments n’agissent pas de la même manière chez tous les individus et sont plus ou moins bien tolérés. Ces réactions sont parfois liées à des facteurs génétiques. Dans ces cas, un test génétique peut être utile pour le choix et le dosage du médicament.

Diagnostic génétique des tumeurs

Les tests génétiques permettent d’affiner la catégorisation de certains can-cers, ce qui peut être utile pour mieux cibler la thérapie et ainsi accroître les chances de survie.

Tests génétiques direct-to-consumer

Un simple clic suffit pour commander un test génétique sur Internet. Mais réfléchissez bien aux conséquences possibles. Les résultats ne sont pas faciles à interpréter et peuvent avoir un impact considérable sur la personne concernée et ses proches.

Tests génétiques sans question médicale

Les tests génétiques sans question médicale ont pour but, par exemple, de donner des indications sur les aptitudes sportives ou l’alimentation optimale, ou d’être utiles à la recherche généalogique. D’autres servent à clarifier des questions de paternité ou de filiation. Leur fiabilité est plus ou moins limitée selon le type de test.

Dernière modification 13.11.2023

Début de la page

Contact

Office fédéral de la santé publique OFSP
Division de Biomédecine
Section Sécurité biologique, génétique humaine et procréation médicalement assistée
Schwarzenburgstrasse 157
3003 Berne
Suisse
Tél. +41 58 463 51 54
E-mail

Imprimer contact

https://www.bag.admin.ch/content/bag/fr/home/medizin-und-forschung/genetische-untersuchungen/info-gentests/gesetzliche-bestimmungen-gentests.html