Les maladies transmises par les tiques apparaissent par pics saisonniers en Suisse. Leur mode de propagation, les mesures de prévention et le traitement sont des données importantes pour les éviter. Le présent rapport de situation permet de sensibiliser la population et le corps médical à cette thématique.
Sensibilisation au moyen de rapports
2 mai 2023 – La saison pendant laquelle les tiques sont particulièrement actives s’étend de mars à octobre. Durant cette période, l’OFSP publie chaque première moitié du mois un rapport de la situation indiquant le nombre de cas déclarés de méningo-encéphalite verno-estivale (FSME). L’OFSP publie également une estimation du nombre de consultations médicales à la suite de borréliose ainsi que le nombre de cas déclarés de tularémie transmise par les tiques. De plus, l’OFSP présente le nombre de piqûres de tiques rapportées par la population via l’application mobile "Tique".
Ce rapport permet d’informer et de sensibiliser le public sur les maladies transmises par les tiques. Les personnes intéressées peuvent se renseigner auprès de l’OFSP et à travers l’application mobile "Tique", qui bénéficie de son soutien. En collaboration avec Swisstopo, l’OFSP produit des cartes relatives au risque de se faire piquer par une tique, selon la région (www.map.geo.admin.ch avec les mots clés: modèle de tique). Une seconde carte renseigne sur les communes où ont été infectés les cas de FSME déclarés (www.map.geo.admin.ch avec les mots clés: FSME – lieux déclarés de piqûre).
Nombre de cas de méningo-encéphalites verno-estivales (FSME)
L’OFSP surveille la FSME au moyen du système de déclaration obligatoire des maladies infectieuses. La FSME est une maladie soumise à déclaration obligatoire depuis 1988.
Le nombre mensuel de cas de FSME évolue par vagues, avec un pic pendant la saison chaude, ce qui illustre le caractère saisonnier de cette maladie. Ce nombre est soumis à des variations plus ou moins importantes, tant au cours d’une même saison que par rapport aux autres années (figure 1).

11 cas ont ainsi été enregistrés au cours du mois d’avril de cette année, soit un nombre de cas comparable à celui des deux années précédentes. Le nombre de cas, cumulé depuis janvier d’une année civile jusqu’au mois précédant le rapport, fluctue considérablement d’année en année (figure 2). Depuis l’année 2000, entre 3 et 31 cas ont été déclarés pendant cette période. De janvier à la fin du mois d’avril de l’année en cours, 22 cas ont été déclarés (figure 2).

Nombre de cas de borréliose
La borréliose, également appelée maladie de Lyme, n’est pas une maladie à déclaration obligatoire en Suisse. La borréliose est suivie par le système de surveillance Sentinella. Le nombre de cas est extrapolé à l’ensemble des cabinets de premiers recours de Suisse et il se limite aux cas aigus (érythème migrant et lymphocytome borrélien). Les formes chroniques de borréliose sont rapportées dans Sentinella, mais ne sont pas comprises dans les données de ce rapport. Celui-ci vise exclusivement à mettre en évidence les nouveaux cas, qui sont survenus pendant la saison concernée.
Le système Sentinella est constitué d’un réseau de médecins de premier recours, qui rapportent chaque semaine leurs observations à l’OFSP sur une base volontaire. Le système comptabilise le nombre de consultations médicales pour la borréliose (la première consultation pour chaque cas). Sur cette base, les données sont extrapolées à l’ensemble de la Suisse et permettent d’estimer un nombre de cas. Des données sont disponibles pour la borréliose depuis 2008. Le nombre mensuel de consultations médicales en raison d’une borréliose évolue par vagues, avec un pic pendant la saison chaude, ce qui illustre le caractère saisonnier de cette maladie infectieuse. Le nombre de consultation pour borréliose présente d’importantes fluctuations, tant au cours d’une même saison que par rapport aux autres années (figure 3).

La somme des cas extrapolés, cumulés depuis le mois de janvier d’une année civile jusqu’au mois précédant la publication du rapport varie également considérablement d’une année à l’autre. Depuis 2008, entre 223 et 1268 consultations chez un médecin en raison d’une borréliose ont été enregistrées chaque année durant cette période.
De janvier à la fin avril de l’année en cours, 790 consultations extrapolées ont été enregistrés. Cette estimation a été réalisée sur la base de 16 consultations médicales recensées par le système Sentinella (figure 4), dont 4 en ce mois d’avril. Ce nombre est comparable à celui des années précédentes.

Nombre de cas de tularémie
La tularémie est une maladie soumise à déclaration obligatoire depuis 2004. De plus, des informations sur la cause de la maladie sont disponibles. La présente évaluation se limite aux cas pour lesquels une piqûre de tique ou d’insecte est vraisemblablement à l’origine de la maladie. De janvier 2021 à avril 2023, une piqûre de tique et/ou d’insecte a été rapportée en tant que mode de transmission dans 40.5 pour cent des cas de tularémie. Au cours de la même période, 31.2 pour cent des cas ont rapporté une exposition à des animaux sauvages, une source d’eau non potable, l’inhalation de poussière ou d’aérosols, notamment dans le milieu agricole. Dans 28.3 pour cent des cas, le mode d’exposition au pathogène était inconnu. Le nombre mensuel de cas de tularémie évolue par vagues. Il fluctue considérablement en cours de saison et d’une saison à l’autre (figure 5).

0 cas a été enregistré au mois d’avril de cette année, nettement moins que les deux années précédentes. Le nombre de cas, cumulé depuis janvier d’une année civile jusqu’au mois précédant le rapport, fluctue aussi considérablement d’une année à l’autre. Depuis 2004, entre 1 et 11 cas ont été déclarés pendant cette période. De janvier à la fin du mois d’avril de l’année en cours, 2 cas ont été enregistrés (figure 6).

Nombre de piqûres tiques
La fréquence des piqûres de tiques est enregistrée pour ce rapport de situation depuis 2021 par l’application «Tique» de A&K Strategy GmbH, cofinancée par l'OFSP.
De plus, l’application fournit des informations géographiques sur le lieu des piqûres. Ces dernières données sont également utilisées afin de produire le Modèle des piqûres de tiques. Ce dernier représente le risque de piqûres de tiques en fonction de la situation géographique. Au mois d’avril de l’année en cours, 662 piqûres de tiques ont été signalées dans l’application Tique, ce qui correspond à peu près au nombre correspondant pour 2021.
Les piqûres de tiques présentent le même caractère saisonnier que toutes les maladies transmises par les tiques (figure 7).

Evaluation de la situation épidémiologique
En conclusion, la situation épidémiologique actuelle des maladies transmises par les tiques par rapport aux année précédentes est la suivante:
- FSME : après le pic de l’année 2020, le nombre de cas de cette année se situe jusqu’à présent dans le cadre des fluctuations habituellement observées chaque année. Durant les cinq dernières années, l’OFSP a enregistré une augmentation de l’incidence annuelle de la FSME. Cette situation est également observée dans plusieurs pays européens, notamment en ’Allemagne. La vaccination constitue un excellent moyen de se protéger de cette maladie (voir section ci-dessous).
- Borréliose: après les pics des années 2018 et 2020 le nombre de cas extrapolés se situe en 2023 dans le cadre des années précédentes.
- Tularémie : après une tendance à la hausse ces dernières années, le nombre de cas de tularémie dus à une piqûre de tique ou d’insecte est jusqu’à présent plus faible pour les premiers mois de l’année 2023 que pour la même période en 2021 et 2022.
- La situation épidémiologique, en particulier la saisonnalité de la FSME et de la borréliose, se reflète dans le nombre de piqûres de tiques signalées via l’application Tique, qui correspond pour l’année en cours à la moyenne des années précédentes.
- Bien qu’un délai de déclaration standard d’une semaine s’applique à la tularémie et à la FSME, il y a parfois des retards de déclaration. Cela peut entraîner des corrections à la hausse du nombre de cas, a posteriori.
Appel à la prévention
Le retour des beaux jours nous amène à pratiquer des activités de loisirs et sportives en plein air. L’OFSP invite chacun et chacune à prendre des mesures afin de réduire le risque de piqûres de tiques et de maladie (p. ex. préférer les sentiers larges et éviter les contacts avec l’herbe et les buissons, porter des vêtements couvrants, utiliser un répulsif à tiques, examiner corps et vêtements après une balade, extraire rapidement la tique et désinfecter l’endroit de la piqûre, consulter un médecin en cas de symptômes).
La vaccination contre la FSME est recommandée aux adultes et aux enfants, généralement à partir de 6 ans, qui habitent ou séjournent dans une région à risque (tous les cantons sauf ceux de Genève et du Tessin). La vaccination des enfants de 1 à 5 ans doit être évaluées au cas par cas. Les schémas de vaccination sont décrits dans le plan de vaccination suisse.
Pour de plus amples informations, veuillez consulter nos pages Internet :
Dernière modification 15.05.2023
Contact
Office fédéral de la santé publique OFSP
Division Maladies transmissibles
Schwarzenburgstrasse 157
3003
Berne
Suisse
Tél.
+41 58 463 87 06