Exposition de la population suisse aux rayonnements

La majeure partie de l’exposition de la population aux rayonnements ionisants est due au radon dans les habitations et sur les lieux de travail ainsi qu’aux examens médicaux. L’exposition à ces sources varie largement d’un individu à l’autre.

Bilan de l’exposition de la population suisse

Exposition moyenne

Les contributions moyennes des sources d’exposition susmentionnées sont illustrées en figure 1. La dose efficace moyenne reçue par la population suisse du fait de l’ensemble de ces sources d’exposition s’élève ainsi à environ 6 mSv/an.

Vous trouverez plus d'informations sur les différentes sources d'exposition dans notre rapport annuel 2020, à partir de la page 63. Pour plus d'informations sur l'exposition des patients, consultez notre site web.

Figure 1 : Contributions moyennes à la dose efficace (en mSv) par année et par habitant en Suisse

La figure montre les valeurs moyennes des différentes contributions à la dose efficace (en mSv) par année et par habitant en Suisse sous forme de bandes colorées sur une barre. Le rayonnement cosmique représente 0.38 mSv par an, le rayonnement terrestre 0.35 mSv, le potassium-40 dans l’alimentation 0.2 mSv, l’Uranium et le Thorium dans l'alimentation 0.15 mSv, le radon dans l’habitat 3.3 mSv (il est largement dominant), les vols en avion et le tabac, 0.03 mSv chacun, et les rejets de l’industrie, des hôpitaux et de la recherche 0.02 mSv par an. L’imagerie médicale  contribue à hauteur de 1.49 mSv en moyenne par an.

Variabilité de l’exposition

Les valeurs moyennes de l’exposition ne sont, à elles seules, pas suffisantes pour donner une image représentative de l’exposition réelle de la population suisse, car certaines de ces composantes peuvent varier de manière très significative d’un individu à l’autre. L’exemple le plus significatif est celui de l’exposition médicale des patient(e)s. La dose efficace moyenne pour les examens CT les plus courants sur l’abdomen et le haut de l’abdomen est p.ex. d’environ 12 mSv. La dose moyenne de 1.49 mSv pour l’exposition des patient(e)s n’est donc pas très représentative de la distribution des doses reçues individuellement. Afin d’obtenir une image globale de l’exposition aux rayonnements de la population suisse, il est donc important de tenir compte des conditions individuelles, p.ex. le lieu d’habitation, le mode de vie et les habitudes alimentaires, ainsi que les examens médicaux réalisés, afin de prioriser de façon ciblée les mesures de radioprotection pour la population. Cela permettra à tout un chacun de comprendre plus facilement dans quelle mesure son comportement ou une situation particulière peut influencer sa propre exposition aux rayonnements. Afin d’illustrer ces différences d’exposition aux rayonnements, quelques scénarios d’exposition fictifs, mais réalistes, ont été définis et les contributions à la dose effective des différentes sources d’exposition évaluées. Les doses globales résultantes pour l’individu fictif en question sont présentées en figure 2.

Figure 2 : Variabilité de l’exposition de la population suisse: dose efficace d’un individu en mSv/an pour 7 scénarios standardisés

La figure illustre la variabilité de l’exposition de la population suisse pour les 7 scénarios standardisés décrits dans le texte sous forme de graphiques à barres empilées. Il apparait ainsi que la dose efficace annuelle reçue par l’individu du cas 5, i.e correspondant au scénario péjorant (sans imagerie médicale), s’élève à 13.67 millisievert, soit 8 fois plus que la dose reçue par l’individu du cas 1. Elle est 3 fois supérieure à la dose reçue par l’individu du cas 3 (scénario « moyen »), qui s’élève à 4.68 millisievert.  Pour les patients exposés par ailleurs à un examen d’imagerie médicale, la dose s’élève à 6.17 millisievert pour le scénario 6 et 21.67 pour le scénario 7.

Les cas 1 à 5 correspondent à la majorité de la population qui ne subit aucun examen d’imagerie médicale au cours d’une année :
Cas 1 : dose annuelle reçue par un individu ne fumant pas, ne voyageant pas en avion, vivant dans une habitation à faible concentration en radon et à faible niveau de rayonnements terrestres et cosmiques, et consommant peu de denrées alimentaires riches en radionucléides naturels.
Cas 2 : dose annuelle reçue par l’individu du cas 1, à la différence que la concentration en radon dans son habitation équivaut à la valeur moyenne suisse (75 Bq/m3).
Cas 3 : dose annuelle reçue par un individu vivant dans une commune à concentration moyenne en radon et à niveau moyen de rayonnements terrestres et cosmiques, ayant une consommation moyenne de denrées alimentaires riches en radionucléides naturels, fumant 2.5 cigarettes par jour et effectuant un voyage Zurich–Doha aller-retour (9000 km) par an. Ce cas correspond ainsi à celui d’une personne recevant une dose efficace annuelle égale à la valeur moyenne de la dose reçue par la population suisse (sans la contribution médicale).
Cas 4 : dose annuelle reçue par l’individu du cas 3, à la différence que celui-ci habite dans une habitation à concentration élevée de radon.
Cas 5 : dose annuelle reçue par un individu vivant dans une habitation à concentration élevée de radon et à niveau élevé de rayonnements terrestres et cosmiques, fumant 1 paquet de cigarettes par jour, ayant une consommation très importante de denrées alimentaires riches en radionucléides naturels et voyageant de plus fréquemment en avion.

Les cas 6 et 7 correspondent aux doses reçues par des individus exposés en plus en tant que patient(e)s au radiodiagnostic médical :
Cas 6 : dose annuelle reçue par l’individu du cas 3, mais avec un examen radiographique annuel, délivrant une dose de 1.49 mSv (correspondant à la dose moyenne reçue par la population par le biais des applications médicales).
Cas 7 : dose annuelle reçue par l’individu du cas 5 ayant par ailleurs reçu un scanner abdomino-pelvien (deux passages).

Législation

Législation Radioprotection

La Loi sur la radioprotection (LRaP) a pour but de protéger l'homme et l'environnement contre les dangers dus aux rayonnements ionisants.

Dernière modification 30.03.2022

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