Les animaux d’élevage qui consomment l’herbe contaminée des pâtures, vont incorporer à leur tour la radioactivité, ce qui va provoquer la contamination des produits laitiers et de la viande.
La contamination de surface des fruits et légumes va diminuer très rapidement dans les jours et semaines qui suivent, d’une part par décroissance radioactive (pour les éléments de courte demi-vie comme l’iode) mais également par « nettoyage » par le vent et la pluie (à nouveau propre après le passage du nuage radioactif).
La contamination par déposition directe de poussières radioactives à la surface des fruits et légumes peut être éliminées en les lavant soigneusement. Mais une fois la radioactivité incorporée par les animaux de rente via l’herbe contaminée, la contamination du lait et de la viande ne peut être évitée.
Les conséquences immédiates pour les denrées alimentaires dépendent de la saison au cours de laquelle se produit l’accident ; en hiver, lorsque le bétail est principalement à l’étable et nourri avec du fourrage propre (qui n’a pas été exposé au nuage) et que la production de légumes a lieu principalement sous serre, les conséquences sont moindres, que lorsque l’accident se produit au printemps, comme ce fut le cas en avril 1986 lors de la catastrophe de Tchernobyl.
Avec le temps, la contamination va diffuser lentement dans le sol et diminuer progressivement ; toutefois si les éléments radioactifs rejetés dans l’environnement au moment de l’accident étaient de longue demi-vie (comme le césium-137 d’une demi-vie de plus de 30 ans), la contamination des denrées alimentaires augmentera à nouveau plusieurs semaines après l’accident. En effet, la radioactivité présente dans le sol pourra alors être transférée aux plantes par les racines. La radioactivité sera alors présente à l’intérieur des végétaux et non plus à leur surface. Une décontamination par lavage, n’est alors plus possible, mais les contaminations sont généralement nettement moindres que celles mesurées juste après l’accident, à quelques rares exceptions près.
Quelques produits forestiers, comme les champignons ou certaines baies peuvent en effet absorber préférentiellement certains éléments radioactifs : on dit qu’ils accumulent la radioactivité. Dans ces aliments la contamination peut perdurer pendant des décennies.
Milieux aquatiques
Au cours d’un accident nucléaire, les lacs et les cours d’eau peuvent également être contaminés, soit directement, si des substances radioactives sont rejetées dans les cours d’eau par la centrale nucléaire accidentée, soit via l’eau de pluie contaminée par les rejets atmosphériques. Les poissons vont à leur tour ingérer les substances radioactives présentes dans les lacs et les cours d’eau et être contaminés. Ce processus n’est toutefois pas immédiat, et ce n’est souvent que quelques semaines après l’accident que la contamination des poissons est la plus importante.
L’exemple de l’accident nucléaire de Tchernobyl 1986 : contamination des denrées alimentaires en Suisse