Revenus des médecins en Suisse : une nouvelle étude améliore la transparence

Berne, 29.10.2018 - Les revenus des médecins en Suisse sont nettement plus élevés que le suggéraient les précédentes analyses. Une étude menée sur mandat de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) montre que le revenu médian des médecins spécialistes indépendants s’élève à 257'000 francs par an. Dans certaines disciplines, il est supérieur à 600'000 francs.

L’étude commandée par l’OFSP fournit des données exhaustives sur le revenu des médecins spécialistes salariés ou indépendants, pour la période 2009 – 2014. Se basant sur les revenus soumis à l’AVS, elle atteint un taux de couverture de 90%. Enfin, les revenus ont été standardisés pour des postes à plein temps. Étant donné le nombre croissant de postes à temps partiel, cette adaptation s’avère importante pour mener des comparaisons pertinentes.

Chez les médecins indépendants, on remarque d’importantes différences selon les spécialités. Les neurochirurgiens (697'000 francs) et les gastro-entérologues (627'000 francs) présentent les revenus médians les plus élevés. Le revenu médian signifie que la moitié des personnes d’un groupe donné a un revenu inférieur et l’autre moitié, un revenu supérieur. Chez les médecins de premier recours, il s’élève à 237'000 francs. Les montants les moins élevés concernent la pédopsychiatrie (183'000 francs) ainsi que la psychiatrie et la psychothérapie (195'000 francs). Les revenus des médecins indépendants semblent plutôt sous-estimés, étant donné que ni les rachats dans la caisse de pension, ni les dividendes perçus dans le cadre de sociétés de capitaux ne sont soumis à l’AVS.

Les revenus moyens sont quant à eux nettement plus élevés que les revenus médians : ils s’élèvent à 818'000 francs pour les neurochirurgiens indépendants, à 684'000 francs pour les gastro-entérologues et à 600'000 francs pour les oncologues. Les médecins de premier recours gagnent en moyenne 264'000 francs, les psychiatres 219'000 francs et les pédopsychiatres 187'000 francs. Cette différence marquée peut être due à quelques salaires très élevés qui, mis en rapport avec de nombreux revenus plus faibles ou moyens, tirent la moyenne vers le haut.

Chez les médecins salariés, il existe également des écarts importants d’une spécialité à l’autre. Les revenus médians les plus élevés, supérieurs à 300'000 francs, sont observés en chirurgie de la main, en radiologie, en gastro-entérologie et en chirurgie cardiaque. 10% de ces spécialistes gagnent plus de 500'000 francs par an.

Les médecins femmes gagnent moins

L’analyse des données montre des variations systématiques de revenus entre les hommes et les femmes. Les revenus des hommes sont de 29% supérieurs à ceux des femmes, un écart considérable. Celui-ci subsiste même lorsqu’on tient compte de l’expérience professionnelle, du domaine de spécialité et du secteur d’activité. Il se peut que d’autres facteurs expliquent cette différence.

Entre 2009 et 2014, presque tous les groupes de spécialistes indépendants ont connu une hausse de leurs revenus, l’augmentation moyenne étant de 2,5%. Les revenus des médecins salariés ont par contre baissé en moyenne de 5% durant la même période. La proportion de femmes dans ce groupe a fortement augmenté, ce qui peut en partie expliquer l’évolution des chiffres.

La transparence reste de mise

Les études antérieures sur le revenu des médecins indépendants faisaient l’objet de deux critiques quant à la méthode : la hausse de l’activité à temps partiel n’était pas considérée, et le taux de couverture du corps médical était trop faible car les revenus soumis à l’AVS provenant d’une seule caisse de compensation étaient pris en compte. Ces deux éléments ont conduit à sous-estimer la situation effective en matière de revenus. L’étude réalisée sur mandat de l’OFSP corrige ces lacunes. Elle montre que les revenus des médecins indépendants, standardisés pour des postes à plein temps, sont environ 30% supérieurs aux chiffres publiés jusqu’ici. La part des différentes assurances sociales et complémentaires dans la composition des revenus reste inconnue. Les revenus soumis à l’AVS ne permettent pas une telle distinction.

Cette étude sur les revenus est un projet pilote. Elle fournit actuellement les résultats les plus précis possible. La Confédération ne dispose pas des bases juridiques nécessaires à une évaluation régulière. La réalisation d’autres études, qui permettraient de créer plus de transparence, incombe désormais aux fournisseurs de prestations et aux cantons.


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