Maladies transmises par les tiques – Situation en Suisse

Les maladies transmises par les tiques apparaissent par pics saisonniers en Suisse. Leur mode de propagation, les mesures de prévention et le traitement sont des données importantes pour les éviter. Le présent rapport de situation permet de sensibiliser la population et le corps médical à cette thématique.

Sensibilisation au moyen de rapports

2ème octobre 2023 – La saison pendant laquelle les tiques sont particulièrement actives s’étend de mars à octobre. Durant cette période, l’OFSP publie chaque première moitié du mois un rapport de la situation indiquant le nombre de cas déclarés de méningo-encéphalite verno-estivale (FSME). L’OFSP publie également une estimation du nombre de consultations médicales à la suite de borréliose ainsi que le nombre de cas déclarés de tularémie transmise par les tiques. De plus, l’OFSP présente le nombre de piqûres de tiques rapportées par la population via l’application "Tique".

Ce rapport permet d’informer et de sensibiliser le public sur les maladies transmises par les tiques. En collaboration avec Swisstopo, l’OFSP produit des cartes relatives au risque de se faire piquer par une tique, selon la région (www.map.geo.admin.ch avec les mots clés: modèle de tique). Une seconde carte renseigne sur les communes où ont été infectés les cas de FSME déclarés (www.map.geo.admin.ch avec les mots clés: FSME – lieux déclarés de piqûre). 

 

Nombre de cas de méningo-encéphalites verno-estivales (FSME)

L’OFSP surveille la FSME au moyen du système de déclaration obligatoire des maladies infectieuses. La FSME est une maladie soumise à déclaration obligatoire depuis 1988.

Le nombre mensuel de cas de FSME évolue par vagues, avec un pic pendant la saison chaude, ce qui illustre le caractère saisonnier de cette maladie. Ce nombre est soumis à des variations plus ou moins importantes, tant au cours d’une même saison que par rapport aux autres années (figure 1).

 
Figure 1 : Nombre de cas de FSME par mois, 2021 – 2023 (données associées dans le tableau de données Rapport de situation des tiques sur cette page)
Figure 1 : Nombre de cas de FSME par mois, 2021 – 2023

13 cas ont ainsi été enregistrés au cours du mois de septembre 2023, soit un nombre de cas comparable à celui des deux années précédentes. Le nombre de cas, cumulé depuis janvier d’une année civile jusqu’au mois précédant le rapport, fluctue considérablement d’année en année (figure 2). Depuis l’année 2000, entre 48 et 409 cas ont été déclarés pendant cette période. De janvier à la fin du mois de septembre 2023, 245 cas ont été déclarés (figure 2).

Figure 2 : Nombre de cas de FSME, données cumulées depuis le début de chaque année à la fin de septembre, 2000 – 2023 (données associées dans le tableau de données Rapport de situation des tiques sur cette page)
Figure 2 : Nombre de cas de FSME, données cumulées depuis le début de chaque année à la fin de septembre, 2000 – 2023

Nombre de cas de borréliose

La borréliose, également appelée maladie de Lyme, n’est pas une maladie à déclaration obligatoire en Suisse. La borréliose est suivie par le système de surveillance Sentinella. Le nombre de cas est extrapolé à l’ensemble des cabinets de premiers recours de Suisse et il se limite aux cas aigus (érythème migrant et lymphocytome borrélien). Les formes chroniques de borréliose sont rapportées dans Sentinella, mais ne sont pas comprises dans les données de ce rapport. Celui-ci vise exclusivement à mettre en évidence les nouveaux cas, qui sont survenus pendant la saison concernée.

Le système Sentinella est constitué d’un réseau de médecins de premier recours, qui rapportent chaque semaine leurs observations à l’OFSP sur une base volontaire. Le système comptabilise le nombre de consultations médicales pour la borréliose (la première consultation pour chaque cas). Sur cette base, les données sont extrapolées à l’ensemble de la Suisse et permettent d’estimer un nombre de cas. Des données sont disponibles pour la borréliose depuis 2008. Le nombre mensuel de consultations médicales en raison d’une borréliose évolue par vagues, avec un pic pendant la saison chaude, ce qui illustre le caractère saisonnier de cette maladie infectieuse. Le nombre de consultation pour borréliose présente d’importantes fluctuations, tant au cours d’une même saison que par rapport aux autres années (figure 3).

Figure 3 : Nombre de cas extrapolés de borréliose par mois, 2021 – 2023 (données associées dans le tableau de données Rapport de situation des tiques sur cette page)
Figure 3 : Nombre de cas extrapolés de borréliose par mois, 2021 – 2023

La somme des cas extrapolés, cumulés depuis le mois de janvier d’une année civile jusqu’au mois précédant la publication du rapport varie également considérablement d’une année à l’autre. Depuis 2008, entre 4 696 et 17 146 consultations chez un médecin en raison d’une borréliose ont été enregistrées chaque année durant cette période.
De janvier à la fin septembre 2023, 7 664 consultations extrapolées ont été enregistrées. Cette estimation a été réalisée sur la base de 167 consultations médicales recensées par le système Sentinella (figure 4), dont 21 en ce mois de septembre. Ce nombre est comparable à celui des années précédentes.

Figure 4 : Nombre de cas extrapolés de borréliose, données cumulées depuis le début de chaque année à la fin de septembre, 2008 – 2023 (données associées dans le tableau de données Rapport de situation des tiques sur cette page)
Figure 4 : Nombre de cas extrapolés de borréliose, données cumulées depuis le début de chaque année à la fin de septembre, 2008 – 2023

Nombre de cas de tularémie

La tularémie est une maladie soumise à déclaration obligatoire depuis 2004. De plus, des informations sur la cause de la maladie sont disponibles. La présente évaluation se limite aux cas pour lesquels une piqûre de tique ou d’insecte est vraisemblablement à l’origine de la maladie. De janvier 2021 à septembre 2023, une piqûre de tique et/ou d’insecte a été rapportée en tant que mode de transmission dans 41,9 pour cent pour cent des cas de tularémie. Au cours de la même période, 30,3 pour cent pour cent des cas ont rapporté une exposition à des animaux sauvages, une source d’eau non potable, l’inhalation de poussière ou d’aérosols, notamment dans le milieu agricole. Dans 27,8 pour cent pour cent des cas, le mode d’exposition au pathogène était inconnu. Le nombre mensuel de cas de tularémie évolue par vagues. Il fluctue considérablement en cours de saison et d’une saison à l’autre (figure 5).

Figure 5 : Nombre de cas de tularémie associés à une piqûre de tique ou d’insecte par mois, 2021 – 2023 (données associées dans le tableau de données Rapport de situation des tiques sur cette page)
Figure 5 : Nombre de cas de tularémie associés à une piqûre de tique ou d’insecte par mois, 2021 – 2023

Zero cas a été enregistré au mois de septembre 2023, nettement moins que les deux années précédentes. Le nombre de cas, cumulé depuis janvier d’une année civile jusqu’au mois précédant le rapport, fluctue aussi considérablement d’une année à l’autre. Depuis 2004, entre 1 et 66 cas ont été déclarés pendant cette période. De janvier à la fin du mois de septembre 2023, 25 cas ont été enregistrés (figure 6).

Figure 6 : Nombre de cas de tularémie associés à une piqûre de tique ou d’insecte, données cumulées depuis le début de chaque année à la fin de septembre, 2004 – 2023 (données associées dans le tableau de données Rapport de situation des tiques sur cette page)
Figure 6 : Nombre de cas de tularémie associés à une piqûre de tique ou d’insecte, données cumulées depuis le début de chaque année à la fin de septembre, 2004 – 2023

Nombre de piqûres tiques

La fréquence des piqûres de tiques est enregistrée pour ce rapport de situation depuis 2021 par l’application «Tique» de A&K Strategy GmbH.

De plus, l’application fournit des informations géographiques sur le lieu des piqûres. Ces dernières données sont également utilisées afin de produire le Modèle des piqûres de tiques. Ce dernier représente le risque de piqûre de tique en fonction de la situation géographique. Au mois de septembre 2023, 290 piqûres de tiques ont été signalées dans l’application Tiques, ce qui correspond à peu près au nombre de 2022.

Les piqûres de tiques présentent le même caractère saisonnier que toutes les maladies transmises par les tiques (figure 7).

Figure 7: Nombre de piqûres de tiques rapportées via  l’application Tique  par mois, 2021 – 2023 (données associées dans le tableau de données Rapport de situation des tiques sur cette page)
Figure 7: Nombre de piqûres de tiques rapportées via l’application Tique par mois, 2021 – 2023

Evaluation de la situation épidémiologique

En conclusion, la situation épidémiologique actuelle des maladies transmises par les tiques par rapport aux année précédentes est la suivante:

  • FSME : après le pic de l’année 2020, le nombre de cas de cette année se situe jusqu’à présent dans le cadre des fluctuations habituellement observées chaque année. Durant les cinq dernières années, l’OFSP a enregistré une augmentation de l’incidence annuelle de la FSME. Cette situation est également observée dans plusieurs pays européens, notamment en ’Allemagne. La vaccination constitue un excellent moyen de se protéger de cette maladie (voir section ci-dessous).
  • Borréliose: après les pics des années 2018 et 2020, le nombre de cas extrapolé pour 2023 est jusqu’à présent similaire à celui des années précédentes.
  • Tularémie : après une tendance à la hausse ces dernières années, le nombre de cas de tularémie dus à une piqûre de tique ou d’insecte est jusqu’à présent nettement plus faible depuis début 2023.
  • La situation épidémiologique, en particulier la saisonnalité de la FSME et de la borréliose, se reflète dans le nombre de piqûres de tiques signalées via l’application Tique. Pour l’année en cours, la courbe des piqûres de tiques correspond à celle de l’année 2022.
  • Bien que le délai de déclaration standard d’une semaine s’applique à la tularémie et à la FSME, il y a parfois des retards de déclaration. Cela peut entraîner des corrections à la hausse du nombre de cas, a posteriori.

Appel à la prévention

Les beaux jours nous amène à pratiquer des activités de loisirs et sportives en plein air. L’OFSP invite chacun et chacune à prendre des mesures afin de réduire le risque de piqûres de tiques et de maladie (p. ex. préférer les sentiers larges et éviter les contacts avec l’herbe et les buissons, porter des vêtements couvrants, utiliser un répulsif à tiques, examiner corps et vêtements après une balade, extraire rapidement la tique et désinfecter l’endroit de la piqûre, consulter un médecin en cas de symptômes).

La vaccination contre la FSME est recommandée aux adultes et aux enfants, généralement à partir de 6 ans, qui habitent ou séjournent dans une région à risque (tous les cantons sauf ceux de Genève et du Tessin). La vaccination des enfants de 1 à 5 ans doit être évaluées au cas par cas. Les schémas de vaccination sont décrits dans le plan de vaccination suisse.

Pour de plus amples informations, veuillez consulter nos pages Internet :

Informations complémentaires

Maladies transmises par les tiques

En Suisse, les principales maladies infectieuses transmises par les tiques sont la borréliose et la méningo-encéphalite verno-estivale. D’autres maladies peuvent cependant aussi être diagnostiquées.

FSME

La FSME est une maladie virale transmise par la piqûre d'une tique infectée. Il existe différentes mesures préventives. La vaccination est recommandée dès l’âge de 6 ans, aux personnes se rendant dans des zones à risque.

Borréliose / Maladie de Lyme

Borréliose / Maladie de Lyme – l’essentiel en bref

Dernière modification 09.10.2023

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